au livre bleu

28 avril, 2017

Alain Collet, Le dé à jouer. Art et histoire, Chez l’Auteur, 2017.

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Alain Collet, Le dé à jouer. Art & Histoire, Chez l’Auteur, 2017

86 pages, 47 illustrations.

Présentation de l’ouvrage :

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INTRODUCTION

 

Chapitre I

NAISSANCE DU DE A JOUER

Le dé au service de la magie et de la divination. Le dé au service du jeu.

 

Chapitre II

DE LA VALLEE DE L’INDUS A L’EUROPE OCCIDENTALE

Des récits  mythiques  aux découvertes archéologiques. Le dé et la naissance de l’écriture.

De l’artefact oriental au solide de Platon.

 

Chapitre III

MATIERES ET FABRICATION

Les matériaux métalliques. Les minéraux. Les matières organiques.

Les matières plastiques.

PONCTUATION

De la place respective des points sur le dé. De la disposition variable des points sur chaque face. La ponctuation associée à des marques ou à des symboles. Des genres de points, cupules, ocelles, enseignes.

 

Chapitre IV

LE CHATEAU DE DE

Trouver à tout prix « ce qui est écrit » plutôt que l’écrire soi-même. De Jacques de Cessoles à Charles d’Orléans. Fascination et répulsion. Jeu de dés en plein air ou jeu de salon. De Blaise Pascal au surréalisme.

***

Introduction

Cet ouvrage se propose d’exposer les origines, la fabrication matérielle et les représentations d’un petit objet singulier, le dé à jouer, dont la modestie apparente est inversement proportionnelle à la fascination qu’il exerce sur l’homme depuis des millénaires. Laissant de côté les règles et les stratégies des multiples jeux de dés qui mobilisent l’attention et la passion des joueurs, nous nous sommes attaché à présenter le dé sous ses aspects matériel et esthétique qui font aussi du dé un objet de collection. Façonné par l’artisan comme par le joaillier, de sa manifestation plastique la plus simple en os ou en bois à l’objet rare et précieux en ivoire ou en pierre fine, il s’agit ici de l’histoire du dé à jouer, principalement cubique, de l’aube de l’humanité à nos jours, en Occident. Néanmoins, parce qu’ils touchent à la chronologie et à la cohérence même du sujet, d’autres dés ne rentrant pas dans ce cadre seront nécessairement évoqués. Le dé, antique moyen de divination, est devenu au fil des siècles le symbole du jeu et du destin. Ce symbole est la septième face du mystère du dé que l’homme ne cesse d’explorer en de nombreuses représentations littéraires et artistiques qu’un choix d’images et de citations nous permettra d’illustrer.

 

Hypothèse inédite à ce jour sur la naissance du dé cubique (extrait) :

Dans le cas de la naissance de ce dé cubique, l’existence de jetons rectangulaires et de la ponctuation bien antérieurs aux objets dés prend ici tout son « relief » quand on sait que certains jetons peuvent présenter soit un seul point (ou empreinte circulaire), soit un groupe de six points en deux rangs de trois, comme sur la face « 6 » du dé à jouer. Nous voyons donc là qu’il est possible d’établir un lien entre le dé à jouer et d’anciens objets usuels comparables où un volume associé à une marque faisait sens [jetons utilisés pour les transactions commerciales existant bien avant la naissance du dé cubique]. Il ne semble pas que ce rapprochement ait été fait à ce jour. Au regard de ces faits, nous devinons là une genèse très complexe du dé cubique qui reste à formuler. Résultat d’une évolution au long cours où transfert, emprunt, homologie ont vraisemblablement « joué », ce fameux dé cubique recèle beaucoup plus de secrets encore qu’on ne le pense car il n’a pu venir au jour ex nihilo dans la vallée de l’Indus comme on semble encore l’admettre à ce jour. (p. 18).

 

SUPPLEMENT  A  L’EDITION IMPRIMEE

Les étranges dés aveugles jetés par Sébastien Antoine Parisot.

Avec les dés aveugles de Sébastien Antoine Parisot (1810), un aspect de la « complication mathématique » dévolue aux petits cubes déjà mise en valeur par Pascal le dispute à l’étrange et pour ainsi dire au fantastique : chaque dé avait donc 21 yeux où nous ne voyions que des points pour jouer – perdre ou gagner !

Seuls les ouvrages de Sébastien Antoine Parisot, L’Art de conjecturer à la loterie (Paris, Bidault, 1801) ainsi que le Traité du calcul conjectural ou l’art de raisonner sur les choses futures et inconnues (Paris, Bernard, 1810) permettent de situer dans le temps la vie de ce mathématicien dont les dates précises de naissance et de décès restent, à ce jour, inconnues. Le Traité du calcul conjectural n’est connu par ailleurs que par cette seule et unique édition de 1810 (texte consultable sur Google Books). C’est à cause de cette « discrétion », certainement bien involontaire, que sont restés dans l’ombre ces dés aveugles dont l’auteur fait mention dans ses calculs de probabilités relatifs aux dés.

Sauf erreur ou omission de notre part, nous n’avons jamais rencontré une mention et encore moins une image de ces dés originaux dans les ouvrages consacrés aux jeux et aux dés, même parmi ceux qui semblent les plus documentés en ce qui concerne le versant de la théorie des jeux.

 Dans ce livre apparemment méconnu, l’auteur traite des théories de probabilité en détaillant les forces et les erreurs de ses prédécesseurs. Il développe ses propres théories de la probabilité avec des applications spécifiques, théorie des jeux, théorie appliquée à diverses questions d’économie politique et de transactions commerciales.

C’est dans le chapitre III de la Partie I qui débute p. 65 que nous trouvons la mention de ces dés aveugles. Dans la « Remarque sur le problème 9, Exposé succinct de la théorie des dés aveugles » (p. 104), l’auteur dit : « La solution du problème précédent nous conduit naturellement à la théorie des dés aveugles ; c’est-à-dire des dés qui ont une ou plusieurs faces blanches, et les autres marquées ». Suit ensuite une discussion sur les probabilités ouvertes par l’emploi de ces différents dés aveugles que nous laissons généreusement aux spécialistes susceptibles d’en suivre pleinement les développements !

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Dés aveugles en os, XIXe siècle. Arête de 1 cm. 

Nous présentons ici quatre dés aveugles qui portent cinq faces blanches et une pointée,  respectivement 2, 3, 4 et 5. La série complète devait certainement comporter le 1 et le 6 qui malheureusement manquaient lorsque nous les avons découverts. Ces dés originaux sont vraisemblablement de la plus grande rareté.

 

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Dé en ambre

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