Hommage vertical à Roberto Juarroz (1925-1995), poète argentin
Hommage vertical à Roberto Juarroz (1925-1995), poète argentin
Paris, Lettres Vives, 1984, 22 cm.
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La parole accompagne l’homme
comme l’aboiement le chien
ou l’arôme la fleur.
Mais le silence, qui accompagne-t-il ?
Et qui, l’absence ?
Et qui, le vide ?
(NPV, 30).
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« Il faudrait laisser des livres partout. A un moment ou à un autre quelqu’un les ouvrira sans doute. Et faire de même avec la poésie : laisser des poèmes partout, puisque quelqu’un les reconnaîtra sûrement un jour ». Fragments verticaux, « Presque raison », n° 113, p. 85.
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Un mot est encore l’homme.
Deux mots sont déjà l’abîme.
Un mot peut ouvrir une porte.
Deux mots l’effacent.
(P. V, VII, 9, extrait)
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Roberto Juarroz (5 octobre 1925 – 31 mars 1995), dont nous célébrons ici le 20e anniversaire de sa mort, est un immense poète argentin dont l’oeuvre entière est rassemblée sous le seul titre de Poésie verticale, avec simplement un n° d’ordre pour chaque recueil (de 1 à 15) et un n° pour chaque poème. Les recueils n° 13 à n° 15 sont disponibles chez José Corti. Le recueil Nouvelle poésie verticale a été publié chez Lettres vives en 1984, Fragments verticaux chez Corti en 2002 (2e édition). Une anthologie couvrant les recueils 1 à 10 est disponible dans la collection de poche Points/Poésie. Il faut lire Roberto Juarroz qui est certainement un des plus grands poètes du XXe siècle. « La poésie est une forme d’éveil » dit-il dans un entretien à la revue Spirale-Inkari (n° 7).
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Si le plus haut consiste
à n’être pas ce qu’on est,
en quel singulier espace
doit-on se séparer de soi-même ?
(NPV, 41, extrait).
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